Il se dit que « le sport c’est la santé ».
Ce n’est pas totalement faux, mais c’est très loin d’être vrai.
Ce que je dis là n’est pas une figure de style, ni un propos philosophique, mais le constat d’une longue expérience.
Du sport, j’en ai fais,… beaucoup. Je fus même sportif de haut niveau avant de m’intéresser à l’utilisation du corps amenant de réels bénéfices à la santé.
Oui le sport participe éventuellement de la santé, tant qu’il ne mène pas à la blessure ou à l’épuisement et tant qu’on en fait. Et puis si un jour pour diverses raisons, on a plus le temps, ou la motivation, que se passe t’il?
Le sport est peu ou prou inféodé aux notions de gagner ou perdre. J’en veux pour preuve le fait qu’une grande majorité de personnes s’adonnent à l’activité physique, même non compétitive, en se préoccupant plus de quantité d’exercice, que de qualité d’exécution des même exercices.
Les arts martiaux que l’on confond trop souvent avec les sports de combats sont également tombés dans le panneau. Du coup trop de dojo sont le lieu d’expression de l’égo. Des lieux ou l’on se demande qui fait pipi le plus loin. Bref gagner ou perdre.
Sauf que dans les traditions martiales, gagner ou perdre n’a aucun sens. Le choix de base est vivre ou mourir.
Et c’est bien là que se noue un lien extrêmement puissant entre les arts traditionnels de la guerre et les arts de santé.
Pouvez vous imaginer un samouraï réveillé en pleine nuit par l’attaque de son village par ses ennemis et qui leur dise « attendez les gars, je m’échauffe et je suis à vous. »
Non, bien évidemment non, cette séquence ne peut pas exister.
Le guerrier se doit d’être prêt à faire fonctionner son corps à tout moment, sans manœuvre préalable. Et c’est autour de cette idée que se joue un des accès les plus puissant à la forme, la santé et la gestion du stress. Et cela ne parle ni de force musculaire, ni de souplesse musculaire, mais de conscience du corps, des émotions et de l’environnement au sens large, très large, aussi large que possible…
Il s’agit de comprendre la structure du corps et la trame dans lequel il s’inscrit.
Mais cette compréhension de manière générale passe par le filtre de notre culture, de notre éducation, de notre histoire.
Dans le corps des samouraïs, produits de sociétés anciennes où l’économie de l’énergie et des moyens n’étaient pas les termes d’une rhétorique politique, mais les déterminants de la survie, les mouvements ne ressemblaient pas à ceux que nous observons dans notre modernité.
Samouraï nous ne le serons jamais, mais utiliser leur vision du corps est un gage de santé et de sécurité.