Qui suis-je ?

Alors que certains disent que «le sport c’est la santé», mes nombreuses casquettes dans le domaine sportif ne m’ont jamais empêchées d’être lombalgique dès les premières années de mon adolescence. L’atmosphère de résignation générale à ce sujet m’ a toujours interpellée. Impossible de ne connaître personne ayant mal au dos et impossible de trouver une réponse fiable à ce problème. Le mal au dos serait- il une fatalité?

Par bonheur il y’ a eu cette entorse à la cheville qui m’a permis de rencontrer ce kinésithérapeute iconoclaste qui prodiguait des soins sur la base d’une méthode de son invention basée sur les étirements passifs de l’ensemble du corps quelque soit le problème à résoudre, et la stimulation puissante de points réflexes. En quelques semaines mon entorse avait disparu…et ma lombalgie aussi! Et surtout j’avais plus appris sur mon propre corps durant ces  quelques semaines que pendant les dix dernières années d’entraînement sportif et d’étude du corps.

A partir de là j’ai décidé d’explorer le corps autrement. C’est alors que je me suis orienté vers le massage traditionnel thaï.

Le massage traditionnel thaï est une activité des plus exigeantes car le masseur se déplace à genoux au sol et exerce des pressions en transférant son propre poids sur ses pouces. Quand, en le pratiquant un de mes ménisques s’est fracturé, j’ai compris qu’il existait une connaissance du corps que j’ignorais encore et que la bonne forme sportive ne suffisait pas pour avoir un corps efficace et durable. Et si cet accident avait un lien avec cette tension lombaire qui se développait à chaque massage?

Je suis allé chercher les réponses dans le yoga, le qi gong et les arts martiaux…pour en arriver à une conclusion : nous avons mal au dos parce que nous avons été élevés dans une vision occidentale du corps, basée sur la force musculaire, une représentation à l’opposé de la vision asiatique basée sur la fluidité du mouvement.

Pourtant Asiatiques ou Occidentaux, nous sommes tous homo-sapiens. Nous avons tous la même structure anatomique et physiologique. Dès lors nos différences en terme de savoir-faire ne sont que le fruit des différences culturelles et éducatives.

Ayant pris la folle décision de faire de la pratique du massage traditionnel thaï mon métier je me retrouvais confronté à mon « corps occidental » essayant de mettre en œuvre une technique corporelle venue d’Asie.

Comment l’homme de la tradition japonaise pouvait-il rester à genoux ou en tailleur pendant des heures quand la plupart des occidentaux de l’ère moderne n’y voient qu’inconfort?

Comment l’homme des rizières peut-il repiquer le riz, la tête penchée vers le sol et le dos courbé pendant des journées entières?

Comment de vieux maîtres d’arts martiaux à l’âge canonique peuvent-ils mettre en déroute, avec une facilité déconcertante, des adversaires plus jeunes, plus forts, plus grands?

C’est en cherchant les réponses à ces questions que j’ai découvert comment éradiquer les douleurs lombaires et les autres douleurs articulaires que l’on appelle TMS (troubles musculo-squelettiques).

Mais ce n’est pas tout…

La fluidité de mouvement et la connaissance posturale qui lui est associée, ne sont que la partie visible de l’iceberg, et le bénéfice en termes de douleurs fonctionnelles ne représentent qu’une part congrue des bienfaits potentiels.

En associant quelques connaissances sur le souffle on accède à la partie cachée permettant d’agir sur la santé globale, sur le bien être psychologique, la gestion des émotions, la gestion du stress et également la gestion des relations et des conflits.

Que nous portions notre poids sur l’intérieur ou l’extérieur des pieds, sur la plante ou le talon, que notre dos soit tendu ou détendu, que notre respiration gonfle notre ventre ou notre cage thoracique, que notre plexus soit tendu ou souple, que nos épaules soient fermées ou ouvertes, que notre port de tête soit comme ci ou comme ça, que nous ayons les mains dures, souples, enveloppantes ou non quand nous serrons une autre main, que nos yeux regardent le sol ou le ciel, notre corps en dit long sur notre rapport au monde, nos rapports avec les autres.

Ce qui est merveilleux , c’est qu’il suffit d’agir sur ce genre de paramètres pour que les interactions évoluent, que nos rapports à la santé et à l’efficacité aussi bien dans le cadre privé que professionnel changent.

Le corps est donc plein des ressources nécessaires à  l’homme moderne.

Le problème est ,que dans notre culture occidentale, le corps a été relégué dans le péché, l’hédonisme ou la performance sportive. Il est temps de considérer le potentiel d’intelligence adaptative dont il est porteur.

J’ai passé quinze ans de ma vie à pratiquer les arts de santé et les arts martiaux pour en tirer la substantifique moëlle. J’ai tiré de cette expérience une vision fonctionnelle du corps qui ne figure dans aucun livre et qui forme la base des habitudes corporelles de l’Asie. Ce sont des maîtres d’art martiaux proches des traditions samouraï qui m’ont permis de comprendre cette structure posturale et du mouvement à haute valeur ajoutée en terme de santé musculo-tendineuse et articulaire, mais également en terme de santé globale et de compréhension des inter-relations en toutes circonstances.

Dès lors mon travail consiste à rendre accessible et compréhensible ces informations venant d’une autre culture, d’un autre imaginaire, d’une autre symbolique…et les transposer dans un «langage» accessible à tous, pour une utilisation dans le courant de la vie sans avoir à sacrifier aux modes.

Je pratique le yoga, le qi gong, les arts martiaux, le massage thaï pour nourrir le cheminement que je viens de vous décrire. Ce que j’ai appris en cours de route c’est que toutes ces pratiques n’ont que la valeur des informations dont elles sont porteuses pour la connaissance de nous- mêmes.

Au moment où j’écris ces lignes cela fait plusieurs heures que je suis installé derrière un ordinateur portable, assis sur un siège à l’ergonomie toute relative et une table théoriquement trop haute pour ce genre de tâche. Grâce aux principes dont je vous parle mon corps reste actif bien qu’étant assis, ma posture ne se dégrade pas, mon corps reste sans tensions, sans fatigue…ma santé et mon efficacité sont préservées comme si je faisais un yoga devant mon ordinateur.

Puis j’utiliserai ces mêmes principes pour masser, faire du vélo, faire le ménage et que sais-je encore…

Le meilleur exercice pour la santé est de vivre pleinement sa vie sans tensions. Et je sais vous apprendre ça, sans vous demander de révolutionner vos vies, vos habitudes, vos emplois du temps…juste en intégrant en douceur des informations essentielles…sans vous demander de les croire par principe, mais plutôt d’en faire l’expérience et de les valider par vous même.

Il est temps de dépasser les croyances et de redonner à notre corps le rôle qui lui revient, celui du plus formidable outil que nous ayons à notre disposition pour créer l’intelligence adaptative nécessaire à notre «Être».

Enfin je voudrais mentionner à tous ceux qui ont pour métier d’apporter des soins aux autres qu’il y a des trésors à leur disposition dans cette manière d’appréhender le corps.